Un choc en rose et noir, le rugby féminin parisien se porte bien

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Dimanche 26 janvier, les gorettes à XV reçoivent le Stade Français au stade Suzanne Lenglen. Avec une défaite en demi-finale l’année dernière et une défaite en match aller, cette rencontre est très attendue. Il est temps de les battre. Ce ne sera malheureusement pas pour cette fois, score final : 28-34. Mais quel match ! 80 minutes d’une rare intensité, pendant lesquelles les points fusent des deux côtés. Un véritable ping-pong entre les deux équipes qui fera trembler la tribune sans relâche.

Le Stade Français ouvre le score à la 3ème minute avec un essai non transformé ;  auquel les Gorettes répondent par un essai quelques minutes plus tard. Elles avancent, sont très agressives en défense. Dès qu’elles leur mettent la pression, les adversaires ne savent plus comment jouer et vomissent leur ballon. Les filles se montrent extrêmement solidaires. Alors qu’elles avaient beaucoup été balayées en ruck en demi-finale et au match aller, elles sont solides sur leurs appuis et parviennent à libérer correctement presque tous leurs ballons. On a bien insisté sur le rebond et le jeu au sol et ça paie. Les filles proposent un jeu varié, alternant des montées puissantes des avants, des mauls, des belles passes au large, des coups de pied offensif suivi de montées agressives de nos ailières. On perd malheureusement notre vaillante Lily tôt dans le match. Elle se fait une entorse en recevant la 5 adverse de tout son poids sur la cheville. On prend un peu la marée en mêlée, mais on les enfonce en maul ! C’est magnifique de voir le groupe avancer comme ça et faire douter les Pink Rockets.

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Côté Stade Français, ça ne lâche rien non plus. Dès qu’elles sont dans nos 22, elles scorent. Toujours de la même façon, pendant tout le match : elles franchissent cette ligne puis ça bombarde à l’avant sans relâche. Une avant très gaillarde et bien lancée part à l’attaque, elles pilonnent ensuite plusieurs fois notre ligne avec des départs au ras, jusqu’à ce que ça finisse par passer. Malgré une défense bien basse la plupart du temps – on prend quand même deux cartons jaunes sur placages hauts et deux également de leur côté – on ne parvient pas à les arrêter. Elles sont solides en face et passent 6 fois.

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Mais les beaux placages pleuvent aussi ce jour-là. Adeline, Alicia, Marine, Elsa, Mathilde, Gabrielle, pour n’en citer que quelques-unes nous font rêver en faisant tomber coup sur coup des filles qui semblent inarrêtables. Francine et Flore à l’aile courent comme des éclairs sur tous les coups de pied d’occupation et font douter la relance adverse. Marianne fait de bonnes réceptions et des relances efficaces à l’arrière. Luana et Juliette se trouvent bien à la charnière et proposent une bonne alternance. Zina qui rentre en 9 à la mi-temps et Marine qui passe en 10 apporte leur jolie touche d’animation. Blandine et Inès au centre, toujours bien lancées, nous offres quelques percées exaltantes. Marion, Florine et Clémentine sont présentes sur tous les déblayages. Elles prennent des coups mais y retournent vaillamment. Enora missionnée pour récupérer une touche à son entrée sur le terrain réussit haut la main sa tâche à plusieurs reprises. Aurore qui avance fort au ras, Marina et Momo qui font leur premier match à XV, nous offrent aussi un très beau spectacle défensif à l’avant. Ce jour-là, toutes les filles portent haut les couleurs de l’équipe. On prend des points certes, mais on leur remet aussi un essai à chaque fois qu’on repart chez elles. Et on le fait de la plus belle des façons, sur notre jeu d’alternance, vibrant, collectif, avec ce petit supplément d’âme qui fait rugir la tribune des supporters. On entame en cœur la chanson des Gorettes qui marquent à quatre occasions ce jour-là : Francine, Flore et Elsa (deux fois) sont les dernières pierres à l’édifice d’actions collectives rondement menées. Des essais d’école.

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Alors oui, il y a des imprécisions, des fautes tactiques de notre côté : un coup de pied quand il aurait fallu jouer à la main, une erreur d’inattention sur un lancement de jeu après pénalité, la petite passe un temps trop tard qui débouche sur une interception – sortie de derrière les fagots de leur côté ! – heureusement arrêtée par une remontée impressionnante de Marine. Oui, on était très proches du but et face à l’équipe du Stade Français ça aurait été un exploit magnifique. Oui, « on a placé aujourd’hui le curseur de l’intensité au-dessus du curseur de la lucidité » comme l’a dit Gaby… Mais perdre ainsi n’a pas le goût de la frustration. Des tribunes, où les Gorettes supportrices étaient venues en masse, le spectacle était grandiose. Nous étions tellement fières. Fières d’appartenir à un collectif de guerrières qui ne baisse jamais les bras et sait faire douter une équipe aussi assurée que le Stade Français. Fières de constater que quand on décide de jouer désinhibées et qu’on ose ça finit par payer. Fières de voir qu’on ne perd jamais de vue que la réussite se construit avec patience sur le terrain. On prend des points, on lève la tête, on retourne au combat. Et on score jusqu’aux dernières minutes de match. L’honneur des Gorettes est intact.

AF

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